Grâce au Labo des Histoires des Hauts-de-France, j'ai eu le plaisir, ce mercredi 3 juillet, d'animer un premier atelier d'écriture en lien avec le sport et l'olympisme, thèmes de de l'année, dans le cadre de l'édition 2024 de Partir en Livre ; c'est ma troisième participation à cet événement littéraire, national et estival, devenu incontournable, et particulièrement pertinent puisqu'il a pour objectif de sensibiliser les plus jeunes à la lecture et l'écriture.
Pour cet atelier — j'en refais deux autres les 9 et 10 juillet —, je me suis amusé à associer poésie libre et balle au prisonnier. Voici comment j'avais présenté le projet aux membres de la ludothèque de Marchais (02) qui m'a accueilli :
Le premier temps de l’atelier sera constitué de jeux d’écritures automatiques de mots à partir d'une image. Ces mots seront ensuite inscrits sur des carrés de papier eux-mêmes « collés » par deux sur les participants, un en partie haute de son corps, l’autre en partie basse.Pendant la balle aux prisonniers, quand un joueur sera touché, s’il l’est en partie haute de son corps, il redonnera le mot qui y est collé, et s’il l’est en partie basse, il redonnera ce mot-là ; la partie s’arrêtera quand tous les mots auront été récupérés. Pendant la partie aura donc été constituée une liste de mots classés aléatoirement dans un certain ordre. Pour finir, retour à l'écriture, et une seule consigne pour composer chacun un texte : le faire en utilisant tous les mots de la liste, et dans l’ordre imposé par la partie de balle aux prisonniers.
Malgré une météo maussade, l'atelier s'est formidablement bien passé, accueillant dix participants de 8 à 18 ans. Le démarrage n'a pas été des plus simples car devoir écrire alors que les vacances venaient à peine de commencer, voilà qui paraissait un peu "injuste". Mais l'énergie du sport aidant, les textes ont fusé à l'issue de la partie de ballon. Voici quelques phrases glanées au fil des compositions de chacun (et vous allez voir, elles sont assez étonnantes) :
"Sous les bateaux remplis de baies qui donnent la haine à ceux qui en mangent, les baleines prennent un comportement bizarre. A la plage, on balance des cailloux pour faire des ricochets qui finissent par les quitter leurs amis ; papa est limite à ce lancer-là. Le soir, à table, on joue à la belote, qui est un jeu pour la vieillesse. La nuit, on mange des gâteaux sous le soleil." Enzo
"Mes veines tanguent car je suis en pleine grossesse parce que j’ai mangé des baies qui avaient la haine des baleines." Julyne
"Dans l’eau, il y avait une baleine qui bronzait au soleil tout en mangeant un gâteau ; puis elle est passée par un portail fait en cailloux. " Cassandra
"Sur la baie, malgré un beau soleil, papa mange du gâteau sous un joli portrait de caillou rare mais, comme le temps est limite, lui et sa vieillesse s’amusent à jouer au tennis de table." Rowan
"Qu’en est-il de la lance ?
Elle te quitte
De dessous la table
Ou sur ta joue
Quelle vieillesse
Ne serait-ce pas ton papa ?
Il a ses limites
Jeter des cailloux
Puis faire un portrait
En forme de gâteau
Sous un beau soleil..."
Séverine
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