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Bougainvillier éditions n'oubliera jamais Jacques Grange... Aidez-nous à le publier.

Bougainvillier éditions est cette "maison d'acteurs et d'actions", associative et solidaire, que j'ai contribuée à créer avec quelques proches, dont mon ami Jacques Grange. Elle cherche actuellement des soutiens, donateurs et et mécènes sur Hello Asso.


Jacques se battait déjà avec la maladie au moment du lancement d'un projet dont il a choisi le nom — né en Tunisie, les bougainvilliers lui rappelaient son enfance — mais espérait voir paraître quelques livres auxquels il tenait tant avant que la salle bête remporte la partie...


Malheureusement, alors qu'ensemble, au téléphone, nous mettions la dernière main à son recueil de poésie, "Kaléidoscope" — une petite merveille, vraiment —, un soi-disant kiné est venu chercher Jacques et jamais il n'est revenu...


Contribuer à solidifier notre arbuste en fleurs en participant au crowdfunding en cours sur Hello, c'est entre autres aider à la parution de ce recueil — en mai, vraisemblablement. Et d'ici là, Jacques sera revenu, grâce à la lettre que j'ai écrite à son ravisseur et que voici :


Lettre au ravisseur de Jacques (et à sa manière)


Monsieur,

Je sais qui vous êtes !

La dernière fois que j’ai téléphoné à Jacques, quelques jours avant sa soi-disant disparition, il m’a clairement dit : « je dois te laisser, le kiné vient me chercher ».

D’abord vous apprécierez, comme moi j’en suis sûr, la série de triples allitérations en « e », « é accent aigu » et « è accent grave » de ce formidable alexandrin, « je dois te laisser, le kiné vient me chercher »

Surtout, je sais très bien, moi, que Jacques n’a pas disparu, qu’il ne nous a pas non plus quitté — comme je l’ai lu quelque part — mais que vous l’avez enlevé, rapiné, monsieur le kinésithérapeute — là, pour le coup, je supprimerai bien le « e » sans accent de votre nom barbare, mécréant.

J’ai toujours su qu’il fallait se méfier des gens qui prétendent faire le bien avec leurs mains. Voilà pourquoi j’ai les auteurs en horreur depuis que j’ai entendu quelque part, peut-être à la radio, qu’écrire est le dernier métier manuel. Mais envers vous, ce n’est pas de la méfiance que je ressens, mais de la colère. Qui croyez-vous donc être ? Un ange vêtu de blanc et masqué de bleu ? Un prestidigitateur ? Un génie de l’escampette ?

Qu’importe. Je ne le dirai pas deux fois : rendez-nous notre Jacques ! Votre prix sera le nôtre. Car avec Jacques — grâce à lui, même, devrais-je dire — et malgré ma prévention pour les gens de lettre, nous avons créé une maison d’édition ; et c’est lui qui en a choisi le nom, Bougainvillier éditions. Eh oui, sous ses dehors sévères, notre Jacques a l’âme romantique et des fleurs bien les yeux, surtout quand elles sont roses. Cette fleur lui rappelle ses layettes — sa maman, paraît-il, aurait préféré avoir une fille — et les grenadines qu’il buvait en bas de son premier chez lui. Plus tard, il préférera le rosé de Provence…

Mais baste ! Comme vous le savez, l’édition, ça rapporte, beaucoup même. C’est pourquoi, je le répète, votre prix sera le nôtre. Sa maison d’édition a besoin de lui. Nous avons tous besoin de lui. Un ami comme lui, ça n’a pas de prix, nonobstant ses nonobstants. Vous verrez, ils usent à la fin… Et donc, libérez-le avant que ses facéties de langage vous soient insupportables. Nous nous l’aimons, alors nous supportons. Supporter, c’est aussi ça aimer.

Trêve de plaisanterie ! Qui que vous soyez, où que vous soyez, vous avez 24 heures pour répondre. Passé ce délai, nous préviendrons Lucifer, tenez-vous le pour dit. Il libérera notre Jacques par tous les moyens, et vous en enverra en enfer, ah mais !

Signé : un ami qui ne vous veut pas tant de mal que ça.







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